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En 1904, lors de manœuvres l'armée française utilise la méthode des signaux optiques par cerfs-volants pour le commandement des troupes. Une fois en l'air 1, 2 ou 3 fanions sont accrochés au fil de retenue, exprimant ainsi les ordres de l'Etat Major (1 : suspension des manœuvres, 2 : reprise des manœuvres, 3 : arrêt des manœuvres). |
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Dès 1905, le service de l'artillerie se préoccupe pour les réglages des tirs, de trouver un appareil permettant d'effectuer des observations aériennes par des vents supérieurs à 10m/sec. Le ballon, qui est sphérique, ne peut être mis en ascension dès que le vent dépassait 7 m/sec. Les cerfs-volants deviennent le complément indispensable!
Ayant compris l'urgence qu'il y a à former des observateurs qualifiés, le capitaine Saconney, dès le début de 1915, fait appel à des volontaires quels qu'ils soient. Ce premier centre d'instruction est en réalité plus un lieu d'entraînement, car aucune méthode d'observation n'existe sur le plan technique. |
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A l'initiative du capitaine Saconney, une école beaucoup plus structurée, installée dans le camp de Chalons, verra le jour. Au printemps 1915, les méthodes se perfectionnent. Le capitaine Fauré, du ballon 39, en dehors de son service de guerre, a pour mission d’instruire les élèves-observateurs. |
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C’est l'école de Saint-Pol qui forme également des manoeuvriers. Mais l'école de Saint-Pol ferme. L'instruction méthodique n’est reprise qu'en décembre 1915. Les premiers observateurs recrutés sont surtout des dessinateurs, des géomètres, des architectes, en grande majorité réservistes et entraînés, par métier, à l'étude des perspectives.
Les Observateurs doivent être des hommes solides. La sélection est dure. Ils doivent rester plongés des journées entières dans une solitude totale, luttant sans le dire contre le froid ou le vent cinglant, dont ils ne peuvent même pas tenter de se protéger. |
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En 1912, il n'y avait qu'une seule section de cerfs-volants montés, équipée de matériel Saconney.
Félix Peaucou, grâce à son expérience et son entraînement y est affecté.
Cette section est basée à la Ménagerie, ancienne dépendance du parc du Château de Versailles. (photo de gauche)
Désaffectée depuis longtemps elle est réservée aux aérostiers et aux cerfs-volants militaires, sous la direction du lieutenant Cholley et du capitaine Saconney. |
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Félix Peaucou, sur la photo ci-dessous, rapporte quelques souvenirs de ses principales expériences : "A la suite de diverses et multiples manœuvres que nous avions effectuées, nous étions déjà une équipe bien entraînée. |
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Au cours de cette période, notre lieutenant avait choisi La Villedieu, prés de Trappes, pour nos opérations.
C'était le lieu où nous allions le plus souvent quand nous séjournions à la Ménagerie. Après plusieurs déplacements infructueux, un jour favorable, où le vent et le soleil étaient de la partie, nous permit de tenter des démonstrations réelles et utiles.
J'emportais avec moi l'appareil photographique (un 13x18 de reportage avec magasin) avec mission d'opérer des prises vues : en premier lieu, la ferme de Villedieu qui se trouvait non loin de nos manœuvres aériennes et qui constituait un ensemble important de bâtiments dont une chapelle ancienne.
Cette première ascension ne présenta rien d'extraordinaire ; je montai simplement à 150m environ, séjournai à cette altitude quelques instants que j'employai à tirer plusieurs vues, puis, peu après, j'étais redescendu et plusieurs de mes camarades profitèrent ensuite comme moi d'une agréable promenade aérienne.
J'eus la joie de constater, en conclusion à ces manœuvres réussies, que mes premières photographies aériennes prises en cerf-volant avaient donné un heureux résultat."
A la mobilisation il n'y avait que deux sections de cerfs-volants. Elles ont fusionné avec deux rares sections de ballons de place, formant les 30e et 39e compagnies d'aérostiers (Epinal et Belfort) : Le 25 août 1914, le général Dubail fonde à Epinal (Vosges) la section automobile de ballon captif et de cerfs-volants. |
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Le capitaine Saconney en est le chef. Elle est constituée de la section automobile de Cerfs-volants de Belfort, d'un camion servant de voiture chargée d'agrès, de deux camions servant aux transports des tubes d'hydrogène. |
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Règlement des ascensions
Un règlement strict commande le fonctionnement des équipes : Chaque soldat doit tenir sa place, dans un ordre bien établi, lors d'une ascension. En cerf-volant, l'altitude moyenne pour une observation est de 300 à 500m et d'une durée variant de 2 à 4 heures.
Lors des observations, il est recherché principalement des batteries ennemies et le réglage des tirs effectués sur elles. Les observateurs arrivent à détecter l'emplacement des batteries ennemies soit par les traces laissées dans le proche périmètre, soit par les lueurs laissées par les tirs.
Dans les nacelles, les observateurs sont reliés par téléphone à la batterie directrice, pour transmettre leurs visions du champ de bataille. Ils sont munis d'un casque téléphonique leur laissant toute liberté de leurs mains.
Photo de gauche, Formation sur le terrain (Belfort) |
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