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Malgré les derniers exploits des aéroplanes, les états-majors des forces terrestres et maritimes sont convaincus de l'intérêt des observations à haute altitude par cerfs-volants, pour établir leur stratégie. |
Le capitaine Saconney va améliorer les manœuvres de treuillage. Manuels dans un premier temps, les treuils sont devenus mécaniques en 1911 à partir de véhicules motorisés. Convaincus de la qualité des équipements conçus par les Français, la Belgique et les Etats-Unis demandent à la France d'équiper certaines de leurs unités. |
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Véhicules de treuillage - type 1911 |
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En 1914, le capitaine Caquot, reprend le mécanisme du vieux treuil à vapeur, appelé la « bouillotte ». Il le fait entraîner par un moteur à essence et place le tout sur un châssis de camion. Ce sont les premiers treuils commandés par des moteurs Panhard. Cette solution provisoire devint réglementaire pour toutes les Compagnies. |
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Dans le même temps, le commandant Saconney, part du treuil qu'il a étudié pour ses cerfs-volants d'avant 1914. Il le monte sur un châssis Delahaye en 1915 et améliore la silhouette d'un train de combat dont dix compagnies furent dotées, d'août à décembre 1915.
Ces compagnies disposent d'une voiture remorque cerf-volant et de voitures tubes permettant le gonflement d'un ballon sans décharger les tubes d'hydrogène.
Le treuil automobile Saconney comporte un seul moteur qui sert soit au déplacement de l'appareil soit à la manoeuvre du câble en acier.
Il possède deux câbles, un câble pour l’ascension du ballon (5 mm) et un câble de 2.000 mètres pour cerf-volant d'un diamètre de 2 mm.
Chaque compagnie automobile disposait d'un petit poste de mesure de vitesse du vent, de quelques ballons sondes en caoutchouc. |
Treuil automobile Delahaye |
Puis, lui succède le treuil Caquot, sur chassis Latil, qui a deux moteurs pour ses deux fonctions.
Le treuil connu sous le nom de « Caquot » était considéré le plus efficace de ceux qu'on avait mis au point à cette époque.
Dès 1911, la société Latil fabrique des tracteurs à quatre roues motrices et directrices, type TAR (Tracteur d'Artillerie Roulante), qui intéressent beaucoup l'armée pour la traction des canons. C'est le premier véhicule à être primé par le ministère de la Guerre en 1913.
Les compagnies d’aérostation se distinguent par leurs voitures treuils :
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de la 1ère compagnie à la 24ème, les vieilles compagnies, de conception périmée avec leurs treuils à vapeur
- de la 45ème à la 54ème, les compagnies mixtes Saconney (ballons & cerfs-volants) avec treuils Saconney-Delahaye
- de la 55ème à la 94ème les compagnies Caquot avec treuils Caquot-Latil. |
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Treuil caquot à deux moteurs sur tracteur Latil
4 roues motrices modèle 1915 |
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Lucien Frantzen, qui en 1907 avait fondé l'Union des Cerfs-Volantistes de France (UCVF), est engagé volontaire au premier groupe d'aérostation. Il rejoint la section automobile cerf-voliste du capitaine Saconney à Belfort.
Comme pour toutes ces compagnies d'aérostation, le mode d'attelage de l’automobile remorquant un fourgon est très souple. Il permet à l'ensemble de prendre des virages très courts et d'escalader avec la plus grande facilité des routes en lacets à pentes raides, comme celle du Ballon d'Alsace par exemple. La vitesse moyenne est de 25 km/h.
Chaque section automobile comprend 16 hommes, répartis en quatre équipes :
4 mécaniciens - 4 arrimeurs (chargés du montage du cerf-volant pilote et de la nacelle) - 4 monteurs (chargés du montage des cerfs-volants de rang pair) et 4 monteurs (chargés du montage des cerfs-volants de rang impair).
Elle comprend aussi 12 cerfs-volants et tous les apprêts nécessaires à une ascension. |
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Trains de combat de la 55 éme compagnie d'aérostiers en 1915
(photos ci-dessous) |
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voiture aux agrès - transport du matériel aérostatique |
voiture bureau téléphonique. Un sous-officier et un téléphoniste sont dans ce bureau. Un officier de liaison est généralement présent. |
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voiture tubes - transport de l’hydrogène |
voiture à treuil Saconney |
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treuil Saconney |
Treuil N° 456 en 1917 |
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Des treuils à tension constante sont adaptés pour la Marine. Ils peuvent fonctionner à la vapeur, à l'électricité ou à l'essence, suivant les nécessités du bord des différents navires. |
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L'équipe de montage du cerf-volant comprend quatre hommes :
Deux hommes placés de part et d'autre du cerf-volant. Leur rôle est de monter les chevalets et de s'occuper, l'un des attaches du câble principal, l'autre de celles du câble secondaire.
Un surveillant en avant pour dégager les divers systèmes d'attache.
Un homme à l'arrière, au treuil. On fixe ensuite la nacelle et on fait un essai avec la nacelle lestée.
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Le système Saconney comprend deux trains séparés de cerfs-volants. Le train principal, qui tend le câble et le train remorqueur, qui enlève la nacelle. Ce système des deux trains caractérise le type français (photo gauche ci-dessous) et le différencie des trains russes et anglais (ci-dessous, photo de droite).
Le lancement se fait par vent minimum de 8m/s : on lance d'abord le cerf-volant de tête, puis successivement chaque cerf-volant d'attelage. Le lancement du train demande 6 minutes à une équipe exercée.
Condition de lancement : lorsque le vent atteint 10m/s de vitesse, on emploie sept cerfs-volants (un porteur et six d'attelage). Si le vent atteint 20m/s de vitesse, on n'utilise que six cerfs-volants. Si le vent atteint 30m/s de vitesse, on n'exécute pas d'ascension. |
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Rupture éventuelle du câble : Des essais sont exécutés à plusieurs reprises en faisant sauter le câble avec une cartouche de dynamite. Ces expériences avaient pour but d'étudier la vitesse de la chute et fixer le nombre d'éléments à employer pour assurer la sécurité de l'aéronaute |
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Les relevés en aérologie, de l'équipe du capitaine Saconney avec le lieutenant Grault (photographie aérienne) et le lieutenant Cholley (cerfs-volants montés). Voiture d'aérologie et manœuvres : |
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