La ville de Spa organise, du 18 au 25 août 1912, un Concours international de Cerfs-Volants scientifiques et militaires, patronné par le Roi et par l'Aéro-Club de Belgique. Ce concours demeure la plus importante manifestation jamais réalisée dans l'histoire du cerf-volant. Malgré le mauvais temps, le succès de participation internationale que remporte cette épreuve unique dépasse de très loin toutes les prévisions des organisateurs. Elle regroupe un panel assez inattendu de concurrents issus de disciplines sportives, scientifiques et militaires, synthétisant de manière éclatante la richesse et l'universalité des applications du cerf-volant. Dans la démonstration la plus spectaculaire, celle des ascensions humaines, baptisée Concours des Cerfs-Volants montés, la France et l'Angleterre, en dépit de l'importance des moyens mis en oeuvre, se font battre de manière cuisante par la petite équipe de cerfs-volants montés du sous-officier d'artillerie belge George, du fort d'Embourg.

Un concours de photos aériennes fait partie du programme mais René Desclée n'y participe pas. C'est un modeste qui répugne à se mettre en vedette, aussi agit-il dans la plus totale discrétion, avec le seul souci de parfaire sa technique et d'améliorer ses résultats. N'ayant guère de contacts avec les autres cerfs-volistes pratiquant la même activité photographique, il se tient cependant informé régulièrement de tout ce qui concerne le cerf-volant et l'aérophotographie. Sa bibliothèque comporte un ensemble remarquable de la littérature contemporaine consacrée au cerfvolisme et à ses applications, comme la série complète de la revue française Le Cerf-Volant, sous-titré La Photographie aérienne. Cette revue devient en 1912 La Revue du cerf-volant, éditée jusqu'à la guerre de 1914.

Antoing : fouilles, 18-5-1914		En mai 1914, tandis qu'aux quatre coins de l'Europe circulent les rumeurs les plus alarmantes, l'infatigable photographe, juché sur son vélo, se rend paisiblement à Antoing, cité antique toute proche de Tournai. II y effectue la première aérophotographie par cerf-volant réalisée en Belgique, d'un site archéologique. (photo gauche) Lorsque le premier grand conflit mondial s'abat sur la Belgique en 1914, René Desclée part séjourner avec les siens à Royan, en France. Il ne revient en Belgique qu'en 1919. Il se tient informé du déroulement des événements et du développement de l'aviation. Il apprend l'abandon des cerfs-volants militaires destinés aux ascensions d'observateurs, au profit de petits ballons captifs, munis de stabilisateurs.