Rappel du Sommaire du N° 19 (cliquez sur les liens pour accès direct à un article) |
3° ANNÉE | N°19 |
FEVRIER 1911 |
LE CERF-VOLANT Les Aéroplanes en Réduction ET La Photographie Aérienne Publiant le Bulletin Officiel de la "Ligue Française du Cerf-Volant" |
. Rédacteur en chef : G. HOUARD Adresser toute la correspondance à M. l'Administrateur du Cerf-Volant, 32, rue Madame, Paris. |
Nous avons vu, dans le précédent article, qu'un Cerf-Volant peut s'équilibrer dans l'air quelle que soit la valeur, positive ou négative, de l'angle B que fait la corde de retenue avec l'horizon : rien donc ne s'oppose au point de vue théorique, à la réalisation de ce que nous avons appelé un Cerf-Volant à vol négatif. Mais il reste à voir si, en pratique, cette réalisation est possible. Or quelle est, pour cela, la condition à remplir ? C'est évidemment que le point de retenue du câble du cerf-volant soit situé à une certaine altitude au-dessus du terrain d'expériences, de façon que le cerf-volant puisse trouver, au dessous de ce point, un espace libre pour évoluer. Il est évident que la nacelle d'un ballon captif, par exemple, la chose est parfaitement réalisable ; il en est de même de la nacelle d'un dirigeable ou d'un aéroplane et, en parlant des applications possibles, nous verrons que peutêtre les cerfs-volants à vol négatif sont appelés à rendre d'importants services aux futurs navires aériens. L'expérience pourrait encore se faire du sommet d'un édifice élevé, de la plate-forme de la Tour Eiffel, par exemple Enfin nous pourrons encore trouver les conditions requises en pays de montagne, en opérant au bord d'un escarpement dominant une vallée. On sait combien sont fréquents les vents circulant parallèlement aux bords d'une vallée encaissée, qui canalisent en quelque sorte le courant d'air. Il suffira alors, pour lancer un cerf-volant à vol négatif, de se placer au bord d'un escarpement et de fixer la corde de rete |
nue à l'extrémité d'une longue perche hori-zontale A B, de façon à bien dégager le point d'attache, pour que le cerf-volant se trouve entièrement plongé dans le lit du vent (fig.1). |
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que, pratiquement, pour réaliser un cerf-volant négatif, on ne disposera pas l'appareil comme nous l'avons indiqué à la fig. 4 du précédent article. Il y aura, en effet, avantage à brider le cerf-volant de façon qu'il se présente tel que A B (Fig. 2). |
corde de retenue est loin d'être négligeable : il agit par sa pression sur la surface antérieure de la corde et, dans le cas ordinaire du cerf-volant positif, il a pour effet d'augmenter notablement la courbure de la ficelle de retenue. Celle-ci, au lieu de prendre la forme géométrique de la chaînette C F D (fig. 3) se creuse davantage et prend la forme C E D, chaque point E de la corde étant soumis a deux forces, le poids élémentaire p et la pression normale du vent n en ce point. Dans le cas du cerf-volant négatif, la corde est encore soumise en chaque point aux deux forces p et n, mais l'effet de n est, cette fois, opposée a celle de p, par rapport a la courbure, en sorte que la corde de retenue, au lieu de prendre la forme de la chaînette D F C (fig. 4) prend la forme, moins creusée, D E C. Dans le cerf-volant négatif, le rayon de courbure de la corde de retenue est donc plus grand que celui de la chaînette, et la corde prend une forme se rapprochant encore de la ligne droite. Quelles sont maintenant les applications possibles d'un tel appareil ? Elles sont presque les mêmes que pour les cerfs-volants positifs ordinaires. Par exemple, en pays de montagnes, un cerf-volant négatif permettra d'établir une communication entre un sommet escarpé et le fond d'une vallée ou un point quelconque de l'autre rive, pourvu que ce second point soit à un niveau inférieur au premier. Pour établir cette communication et forcer le cerf-volant à traverser obliquement la vallée, il suffira de brider l'appareil de façon à obtenir une certaine dérive. En même temps qu'il descendra dans la vallée, le cerf-volant se rapprochera de l'autre versant et la communication entre les deux rives se trouvera établie. Il est à peine besoin d'insister sur les services que ce procédé peut rendre dans certains travaux comme l'établissement de canalisations électriques en terrains ravinés. |
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1 tige de bambou de 2 m. 40 de longueur ou deux tiges de 1 m. 20, réunies par un raccord en cuivre ou en aluminium. |
la figure l, placer les extrémités de la grande baguette d-2 m. 30 dans des goussets (1) placés en A et en A'. Les baguettes de 2 mètres seront fixées de la même manière aux points BB' et CC'.La voilure est ainsi maintenue dans le sens de la hauteur par ces trois épines dorsales. Elle est tendue transversalement par la vergue DD' qui est fixée à l'aide de cordonnets après les montants aux points E et F et ses extrémités sont enfilées dans des goussets. Une verguette HG est placée dans la partie inférieure du cerf-volant et a pour but de rendre l'ensemble plus rigide. L'espace com¬pris entre les deux plans arrière des cellules et limité par les points EFHG ne reçoit aucune surface. Dimensions : AA' = 2m.30 B B' = 2m.00 C' C= 2m.00 BE, CF, HB', GC' = 0m.55 B'A'C' BIC = 0m.80. B'A', BI = 0m.40. DE, FD' = 0m.80. DE, EF, FD' = 2m.40. EH, FG = 0 m.90. AI = 0 m.30. Partie cellulaire : Prendre les morceaux de toile de 1 m.60 sur 0 m.55, pour chaque partie cellulaire. Au milieu de la longueur, c'est-à-dire à 0m.80 des extrémités latérales, on clouera (2) le tissu sur le montant prin-cipal de l m.30 en IM(partie supérieure) et en NA' (partie inférieure). Les extrémités des cellules seront cousues sur le plan principal en DE et en CF pour la cellule supérieure et en HB' et GC' pour la cellule inférieure. La couture devra être faite autant que possible près des montants de 2 mètres. Un bambou de 2 mètres, ou à défaut un rondin (1) Les goussets seront faits dans les chutes d'étoffe. Voir figure 2. (2) On rendra la cellule plus solide en la cousant avec la toile du plan principal, au lieu de la clouer sur le montant. |
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que je prenais l'interviewer en qualité de reporter du journal « Le Cerf-Volant » il en ressentit une grande joie, rangea ses outils d'un geste prompt et se mit à converser aussi-tôt sur le scientifique joujou de Franklin avec une faconde si passionnée que je n'eus aucune peine à en déduire qu'il était, tout comme moi, cruellement piqué par la tarentule de cerf-volantisme. Puis, comme tout en l'écoutant, je ne pouvais m'empêcher de lancer de temps à autre quelques oeillades à un superbe volatile rouge appendu au plafond, il comprit ma pensée, s'empressa de me le faire admirer sur toutes ses faces en agrémentant cette agréable exhibition de nombreux renseignements que je vais me faire un plaisir de communiquer aux lecteurs de ce journal. |
l'immobilise complètement sous la poussée du fluide et lui interdit tout capotage, même lorsqu'il vient à se soustraire accidentel-lement à la traction de sa corde; ce qui autorise à supposer, jusqu'à un certain point, qu'en augmentant ses proportions et en y adaptant un moteur on réaliserait un intéressant avion pouvant se défendre des mauvais vents et se jouer de la traîtrise de leurs remous. II y a lieu cependant de rappeler à ce sujet, et cela dans l'intérêt de tous ceux qui orienteraient leurs recherches de ce côté, que la disposition cellulaire pour les aéroplanes est condamnée par Tatin (voir sa brochure- Eléments d'aviation) parce qu'elle aurait pour effet d'augmenter trop consi-dérablement la résistance à leur pénétration. Je n'en demeure pas moins persuadé, comme beaucoup de cerfs-volantistes d'ailleurs, que l'aéro d'avenir naîtra du cerf-volant perfectionné. Expérimenté comme aéroplane captif, l'ap-pareil Fraysse fait preuve d'une grande facilité d'envol, réalise de beaux angles d'élévation qui ne sont jamais inférieurs à 45° et parvient à soulever par vent moyen un poids mort de 4 à 5 kilos environ par mètre carré de surface portante. Toutes ces qualités le classent dans la catégorie des appareils à grandes altitudes et il paraît avoir sa place toute marquée dans les observatoires météorologiques. A l'instar de beaucoup de cerfs-volantistes sérieux et convaincus, M. Fraysse caresse déjà le rêve de se faire soulever par un accouple-ment de ses planeurs, mais je crains fort que son intéressant modèle, merveilleux quand on l'utilise seul, serait par contre peu pratique pour la constitution d'un train, ayant appris par l'expérience qu'un bon cerf-volant d'atte-lage doit être avant tout d'une grande simpli-cité de construction, très maniable, et d'un montage extrêmement rapide. Je me suis donc permis de conseiller au futur ascensionniste de simplifier quelque peu l'anatomie de son oiseau artificiel pour lui permettre de rééditer avec plus de chances de succès, les prouesses aériennes des Madiot et des Saconney. Ce planeur n'en demeure pas moins des plus remarquables et je ne pense pas, ceci dit en |
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Considérons (fig. 2) un quart de cercle O A' B' et divisons le rayon O B' et l'arc de circon-férence A' B' chacun en 8 parties égales, par les points se correspondant D' et E' menons des perpendiculaires à O B' et OA' qui se coupent en un point C'. |
tous les sociétaires racon-tèrent des faits analogues : sur la place de la Concorde à Antony, à Montrouge, on avait constaté la présence de la glace dans la zone des nuages : grâce à l'obligeance de M. P. Varnier l'actif vice-président du Drago-Club de Meaux affilié à la L.F.C.V., nous pûmes savoir qu'il en avait été de même à Meaux, éloigné de 43 kilomètres de Paris. Un phénomène embrassant une étendue aussi vaste est assez intéressant pour que nous tachions d'en déterminer les causes. Deux explications seulement nous paraissent plausibles : 1° le vent a déposé à la surface de l'appareil de minuscules cristaux de glace qui se trouvaient en suspension dans l'atmo-sphère; 2° le cerf-volant, mouillé pendant son séjour dans les nuages, a traversé pendant la descente des couches d'air moins humides, d'où, sous l'action du vent, une évaporation rapide qui a eu pour effet d'abaisser au-dessous de 0° la température de l'eau déposée sur l'appareil et de la congeler. Tous les expérimentateurs ont remarqué que la glace était plus épaisse sur les parties des surfaces les plus exposées au vent : Si nous admettons la première hypothèse, l'explication est facile : la surface recevait d'autant plus de glace que le vent la frappait plus normalement puisque le vent était lui-même le véhicule des petits cristaux dont nous avons parlé. Tout d'abord on peut croire qu'il en est de même dans l'autre hypothèse, et que l'éva-poration est proportionnelle à la vitesse du vent, en réalité elle atteint très rapidement une valeur limite où l'évaporation ne dépend plus que de l'état hygrométrique de l'atmo-sphère (principe du psychromètre-fronde) et c'est le cas, puisque le jour de l'expérience le vent atteignait une vitesse de 8 mètres environ. Mais la principale raison pour laquelle nous rejetons l'hypothèse de la congélation par évaporation, c'est que, en certains endroits, la neige a atteint une épaisseur de plusieurs millimètres, or une telle quantité d'eau ne peut rester sur une surface dont la position se rapproche de la verticale. Dans l'autre hypo-thèse au contraire, l'apport de glace se faisant d'une façon continuelle l'épaisseur constatée n'a rien d'invraisemblable et, fait très significatif, l'apport de glace était à peu près proportionnel à la durée de l'ascension. D'ailleurs, dans certains cas, la seconde hypothèse n'est même plus soutenable; les cerfs-volants des Drago-clubmen de Meaux par exemple prenaient parfois le nuage à 100 mètres et, avec la meilleure volonté du monde on ne peut admettre que dans un temps de descente aussi court l'évaporation ait pu produire le résultat constaté. |
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II nous paraît donc infiniment probable que les appareils se sont trouvés dans des nuages de glace tels que les aéronautes en rencon-trent quelquefois. Nous aurions désiré apprendre que la neige était tombée au Nord¬Est de Paris ce qui prouverait que les expérimentateurs ont eu la chance de surprendre la formation de neige, qui, en suspension, au-dessus de la région parisienne, se serait précipitée plus loin : malheureusement, le bureau central météorologique, où nous avons d'ailleurs été accueilli et renseigné avec la plus parfaite amabilité, ne reçoit que fort tard les feuilles des stations de province et le rédac-chef est féroce sur la date de remise des articles. ******************************** |
b) L'appareil complet étant dans son étui ou plié de telle sorte que l'épaisseur de l'engin démonté n'excède pas 40 cm., tel qu'il serait remisé à bord d'un navire, le concurrent devra établir la communication dans le minimum de temps, entre le moment où les commissaires donneront l'autorisation du montage jusqu'à l'instant où les sauveteurs recevront la communication. c) Le câble destiné à établir la communica-tion entre le navire et les sauveteurs devra avoir un diamètre minimum de 3 m/m. Au cas où la corde de retenue du cerf-volant serait destinée à établir le va-et-vient, elle devra avoir également 3 m/m. d) La coupe d'argent sera attribuée a la Société dont l'un des membres établira la communication dans le délai le plus bref. ARTICLE 4.- Tous les types de cerfs-volants sont admis sauf les appareils du commerce qui sont rigoureusement exclus du concours. ARTICLE 5. - La Société qui désirera prendre part à l'épreuve devra s'inscrire au moins 48 heures à l'avance, au siège social de la Ligue Française du Cerf-Volant, 32, rue Madame, à Paris, en faisant connaître les noms et adresses du concurrent pilote et des deux commissaires sportifs. ART. 6. - Les commissaires sportifs dont le nombre ne devra pas être inférieur à deux devront faire partie de la Ligue Française du Cerf-Volant ou de l'une de ses sociétés affiliées. Ils devront s'engager à ne pas concourir à l'épreuve de la Coupe du Sauvetage pour 1911. ART. 7. - Pour prendre part au concours, le concurrent devra s'être assuré que la section dont il fait partie a bien acquitté ses droits d'affiliation. ART 8. - Cette coupe pourra être disputée à partir du 1er janvier 1911. Elle sera attribuée le 31 décembre 1911 à la société dont l'un des membres aura rempli, à cette date, les condi-tions stipulées précédemment. ART. 9. - La coupe sera la propriété de la société vainqueur durant un an et il sera remis au concurrent qui l'aura gagnée une plaquette d'argent qui sera sa propriété définitive. La Coupe sera définitivement attribuée à la société classée vainqueur à deux reprises consécutives. ART. 10. - Au cas où le vent ferait défaut le jour de l'épreuve, le concurrent devra adresser un nouvel engagement, pour pouvoir tenter un deuxième essai. ART. 11. - La société concurrente et les commissaires sportifs devront faire connaître les résultats de l'épreuve au plus tard 48 heures après l'expérience et adresser au siège social de la Ligue, à Paris, au moins deux |
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photographies représentant le matériel monté et démonté. Ces photographies devront être parvenues siège social au plus tard, huit jours après l'épreuve. |
passionne. L'essayer, c'est l'adopter, pourrait-on dire avec raison ! Et cela coûte si peu, d'essayer ? «C'est le moment de construire; au printemps vous peuplerez le ciel dunkerquois d'une infinité d'oiseaux de toile, de toutes tailles et de toutes formes, que vous semblerez animer de votre intelligence et de votre habileté.» R. DONZELLA. ******************************** Un étui de carton, deux bouchons et un fil de fer, pour construire un postillon automatique. La lecture du très intéressant article de M. G. Dubouchet sur les postillons automatiques, paru dans le n° 17 de décembre, m'a rappelé un fait que je crois intéressant de porter à la connaissance des lecteurs du « Cerf-Volant » pour le cas où ils se trouveraient embarrassés comme je le fus au cours d'un envol de cerf-volant. Ayant mis en l'air un cellulaire d'assez grande dimension, j'expliquai à mes jeunes enfants que je cherche à initier, les différentes expériences auxquelles on peut se livrer et leur citai entr’autres choses les expériences de Colladon et celle de Cabourg relatées dans le livre de M. Lecornu. Les enfants étaient ravis et me suppliaient de leur faire quelques-unes de ces expériences. J'étais fort embarrassé de les satisfaire car je n'avais pas de postillon automatique ; je voulais cependant leur être agréable. J'eus alors l'idée d'en confectionner un et j'y parvins de la manière suivante : Je pris un étui rond en carton ayant contenu un manchon à incandescence; j'en fis sauter le fond pour rendre les deux extrémités libres et permettre à la ficelle de retenue du cerf-volant de passer librement dans le tube ainsi formé. Vers le milieu du tube je fis une forte encoche dans le flanc du carton. A l'intérieur du tube, je disposai un fil de fer que j'avais préalablement passé dans deux bouchons ordinaires destinés à servir de glisseurs en épousant le contour intérieur du tube et maintenant le fil de fer dans la position voulue. Le fil de fer était plié en forme de long crochet avec à l'autre extrémité une tige pliée à angle droit avec anneau pour courir le long de la ficelle de retenue. L'ensemble me donnait un postillon auto-matique très acceptable et qui, ma foi ! fit merveille. Pour faire monter ce postillon im-provisé j'employais des éventails ou des para- |
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chutes en papier, fabriqués sur place, qui tombaient ensuite avec les objets, pétards ou pantins qu'ils avaient emportés ; le postillon revenait entraîné par son propre poids. satisfaction dans ces expériences imprévues. |
Il est actuellement avéré que l'utilisation d'une surface de cerf-volant augmente avec l'envergure : les expériences si concluantes de Samuel Pierpont Langley (2) et celles plus récentes de Canovetti nous en donnent la cer-titude la plus absolue. Les cerfs-volantistes sont évidemment trop timides dans leurs nouveaux planeurs, quant au rapport de la longueur à l'envergure. Le rapport 1/10 ne me semble nullement exagéré et il y a fort à parier qu'il sera sûrement dépassé dans l'avenir. Disposition des plans. - Puisqu'il est bien établi que le plan inférieur de la cellule anté rieure est vraiment efficace, il suffirait peut-être de décaler -d'un tiers par exemple- le plan supérieur de ladite cellule, pour que l'appel d'air ne puisse se produire (fig. 1) (3) et d'éloigner judicieusement la partie postérieure semblable (fig. 2). Cette disposition adoptée au Drago-Club de Meaux n'a pas donné tous les résultats attendus, l'écartement suffisant n'ayant pas été observé. (1) Nous ne nous sommes jamais aperçu que la résistance évidemment nuisible des plans directeurs était sensible. Avec un Hargrave à ailes (a, ?a, 3a) nous arrivons à la verticalité. (2) Revue de l'Aéronautique (1° année), 1591. (3) Aérophile, 1909-1910. Description aéroplane-Goupy. |
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On objectera qu'un Hargrave construit de cette manière nécessitera une charpente lourde et quelque peu compliquée, et qu'ainsi l'excel-lence n'en serait pas démontrée. L'étude expérimentale, seule, donnant des résultats patents, je ne contredis pas. Toute-fois le bois creux peut être employé afin de diminuer le poids. Courbure. - Est-il utile, tout d'abord, de donner une courbure aux plans sustentateurs des cerfs-volants? Je pense que c'est un perfec-tionnement incontestable, car si un aviateur éminent a combattu le principe de la courbure en matière d'aéroplanes, et a, à ce sujet, formulé des déductions très nettes qui se trouvent vérifiées pour la plupart aujourd'hui, il semble que, pour nous cerfs-volantistes, le même raisonnement nous conduise à des conclusions diamétralement opposées. Si, en effet, nous étions amené, à la suite d'un article sur les expériences de M. N.R Turn-hull (1), à écrire que «les courbures des plans sustentateurs disparaîtraient peu à peu dans les aéros de l'avenir» c'est que les vitesses de 20 mètres, 30 mètres, à la seconde, prévues à cette époque, ne sont compatibles qu'avec les plans minces n'offrant à l'air qu'un minimum de résistance. Mais tel n'est pas le cas pour nos appareils qui planent ordinairement avec une incidence moyenne de 20°, et qui sont par conséquent susceptibles d'être arqués sensi-blement, même avec un bord avant tangent (fig.3). Un avantage immédiat et qui se conçoit sans autres commentaires, c'est que le plan, dans les mêmes conditions d'expérimentation, pourra, pour supporter le même poids, être largement diminué. Nous espérons avoir réussi à intéresser les lecteurs du Cerf-Volant à la question du planeur à grande envergure. Un nombre très restreint d'amateurs ont (l) CC. Revue de l'Aviation, 1908. Le, plan sustentateur de l'aéroplane |
adopté des courbures rationnelles et se sont décidés à «faire grand». La plupart de ces innovateurs n'ont pas communiqué les constatations - à coup sûr fort intéressantes - qu'ils ont tirées de leurs expériences. Nous souhaitons qu'ils nous fassent connaître, dans le prochain numéro de cette revue leurs impressions. PIERRE POIRIER ******************************** Correspondance La Rédaction du Cerf-Volant n'est pas responsable des opinions émises par ses correspondants. Aucune communication ne sera insérée si elle n'est accompagnée du nom et de l'adresse de son auteur. L'origine du Monocellulaire. - A titre documentaire, et cette note n'enlevant au cerf-volant de M. Donzella aucune de ses qualités, je suis heureux de rappeler aux lecteurs de ce journal que la plupart des bazars de Paris vendent pour la très modique somme de 5 centimes, un monocellulaire oriental. Ce petit appareil se compose de deux cercles en rotin sur lesquels est tendu un papier très léger. L'aspect de ce cerf-volant reproduit exactement un sac cylindrique, démuni de fond. Je dois ajouter que je n'ai jamais vu cet appareil évoluer et je doute qu'il réunisse les belles qualités du monocellulaire Donzella. Toutefois, il confirme l'article de M. Marc Pujo, sur l'origine des cerfs-volants unicellu-laires. RENÉ VALLESAC. Train Madiot. - Je désirerais vivement construire un train semblable à celui du regretté capitaine Madiot. Quel sera le lecteur assez aimable pour nous donner la description détaillée avec plans, du cerf-volant Madiot, inconnu de la plupart des lecteurs de ce journal ? ANDRÉ BONNEAU. Un treuil pratique. - Je serais heureux de lire dans le Cerf-Volant, l'indispensable journal des cerfs-volantistes, la description détaillée d'un treuil, facile à construire pour un amateur et pouvant résister à 100 ou 150 kilogs de traction. Je remercie à l'avance mon aimable correspondant. M. WALTIME |
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Matériel d'Ascension Une commission technique de la L.F.C.V. vient d'être créée dans le but d'aider la réalisation des ascensions montées. Au 1er mars prochain, la société possédera un train de 12 éléments qui formeront une surface de 96m2. Matériel de Photographie aérienne Le capitaine Saconney a offert à la Ligue Française du Cerf-Volant, un matériel complet de photographie aérienne, commandé électrique-ment. On connaît trop les belles expériences effectuées sur les Côtes du Maroc, pour qu'il soit nécessaire de dire combien ce matériel est perfectionné. La Ligue Française du Cerf-Volant qui prendra dans quelques jours, possession de ces engins, tentera incessamment des expériences. Réunion du 24 Janvier 1911 La séance est ouverte à 9h.1/4. La commis-sion technique se réunira le 31 janvier courant. La Ligue Française du Cerf-Volant ayant reçu du capitaine Saconney un matériel de photogra-phie aérienne, lui adresse ses remerciements les plus sincères. Elle fixe au dimanche 5 février les premiers essais de ce matériel. MM. Détable lancent aux membres de la Ligue Française du Cerf-Volant le défi suivant : «De réussir à élever un homme en cerf-volant avant que le train de la société soit en état de permettre lui-même une ascension.» A cet effet, la Ligue Française du Cerf-volant se rendra dans quelques semaines au terrain de Montrouge, pour assister à la première tentative. Diverses décisions sont adoptées et la société lève la séance à 11 heures. Avia-Club d'Antony Section de la Ligue française du cerf-volant Depuis la fondation de la société, diverses ex-périences très intéressantes ont été effectuées |
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par les membres du club, dont la prospérité est toujours croissante. |
courant dont l'intensité était d'environ 15 m. à la seconde. Enlèvement du mannequin dans sa nacelle, puis d'un phare à acétylène qui était visible dans le secteur sud-ouest entre Quincy et Chauconin. On a signalé de Claye-Souilly qu'il a été par-faitement vu, et on pouvait certainement encore l'apercevoir de plus grande distance. Des expériences de signaux de nuit seront tentées à Pâques entre Meaux et un poste établi à Juilly. Section des Cerfs-Volants du Club-Aérostatique de Dunkerque (Affiliée à la Ligue Française du Cerf-Volant) Bien que le temps soit actuellement peu propice aux expériences de cerfs-volants, non par suite de l'absence de vent, - il en fait toujours à Dunkerque, - mais par suite des tempêtes incessantes, les essais isolés des membres de la Section se poursuivent néanmoins de façon assez régulière. L'annonce d'un prochain concours de cerfs-volants, organisé par Ia Section, a d'ailleurs donné un essor nouveau à notre sport favori. Il comprendra sans doute une course de vitesse sur un ou deux kilomètres - la plage offrant un espace illimité, - entre bicyclettes remorquées par des tracteurs aériens. Ce projet sera certainement accueilli avec faveur par les amateurs dunkerquois. La Section possède un appareil qui doit être assez rare en France : nous voulons parler d'un grand cerf-volant «Hugo-le-Nickel», de 8 mètres de long et 4 mètres d'envergure, qui a déjà enlevé de terre plus de 30 kilos. Cet appareil, qui appartient à M. Lecouffe, compte à son actif de nombreuses ascensions. Nous parlerons prochainement d'autres appareils appartenant également à des membres de la Section. ******************************** A nos lecteurs *** Au moment de mettre sous presse, nous recevons de notre distingué collaborateur, M. le capitaine J.-Th. Saconney, un article des plus intéressants et qui renferme pour un cerf-volantiste, des renseignements de grande valeur. L'importance de cet ouvrage nous obligera à retrancher de notre prochain fascicule plusieurs chroniques dont nous reporterons la publication au numéro suivant.
Le Gérant : DARMAN. Paris. - Imprimerie Levé, rue de Rennes, 71. |