Rappel du Sommaire du N°20 (cliquez sur les liens pour accès direct à un article)

* Etudes expérimentales - Th. Saconney
     - Altitude maximum que peut atteindre une nacelle élevée par des cerfs-volants
     - Recherche de l'altitude maximum a atteinte par la nacelle
     - Détermination du centre de poussée
     - Note sur les angles et les efforts de traction
     - Moyen simple de connaître la vitesse du vent
* La Publicité aérienne par le cerf-volant distributeur de Prospectus - Henri Bon
* La construction des petites Montgolfières - C. Camus
* Correspondance - Bulletin Officiel de la Ligue Française du Cerf-Volant et Clubs affiliés

 

3° ANNÉE
N°20

Mars 1911

LE CERF-VOLANT
Les Aéroplanes en Réduction
ET
La Photographie Aérienne

Publiant le Bulletin Officiel de la "Ligue Française du cerf-Volant"
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Rédacteur en chef : G. HOUARD
Adresser toute la correspondance à M. l'Administrateur du Cerf-Volant, 32, rue Madame, Paris.
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Etudes expérimentales
 

Altitude maximum que peut atteindre
une nacelle
élevée par des cerfs-volants.

 Nous allons démontrer ce résultat d'allure paradoxale, c'est que plus il y a de vent, plus il est difficile de gagner de grandes altitudes
      

  Nous allons d'abord examiner divers points se rattachant à la question.
  Premier point. - Le câble de retenue d'un train de cerfs-volants enlevant une nacelle chargée conserve au-dessus de celle-ci un

 

angle d'inclinaison γ constant quelle que soit l'altitude.
  Ce point est évident puisque l'équilibre du train de cerfs-volants au-dessus du point d'at-tache de la nacelle est le même (le vent res-tant régulier) que l'ensemble soit près de terre, à dix mètres du sol ou à une altitude quelconque dans l'espace.
  Ce point étant démontré il en résulte que :
  L'angle d'inclinaison δ du câble au-dessous de la nacelle est aussi constant. Cela est vrai puisque la brisure du câble au point de sus-pension est due uniquement au poids constant de la nacelle chargée.

  Deuxième point. - Du treuil au point de suspension de la nacelle le câble affecte la forme d'un arc de cercle.
  Nous avons indiqué, dans une note parue récemment dans le Cerf-volant, comment nous avions été conduits à trouver cette forme "arc de cercle" et nous avons donné la formule permettant de calculer la hauteur H de la nacelle
      
A représente l'angle que fait la ligne droite (ligne de visée) treuil-nacelle avec l'horizon; où l est la longueur de câble déroulé, α l'angle, du câble avec l'horizon à son départ du treuil. Il importe de remarquer que la ligne de visée MN est la bissectrice de l'angle formé par les directions : MT et NT, directions des éléments terminaux du câble.

  Troisième point. - La traction et la force de



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de soulèvement développées par un cerf-volant avec un vent de vitesse V sont pour un m2 de surface portante :
  

  Ces résultats ont été obtenus avec des cerfs-volants cellulaires de divers types et ont été vérifiés sur de petits appareils. (Expériences en 1905 et en 1908 à bord de l'Escadre de la Méditerranée) et sur de grands appareils (Expériences de 1909-1910 à Boulogne-sur-Mer).
  On remarquera :
  L'importance du bridage qui diminue la traction pour un même effort de soulèvement ce qui indique que le câble est tendu plus verticalement.
  La variation des efforts suivant le carré des accroissements de vitesse de vent.
  Nous avons résumé ci-dessous les résultats expérimentaux obtenus avec nos cerfs-volants de 10 m2 et en densité 1. Le cerf-volant était, pour chaque vitesse de vent, bridé de manière à produire le maximum de rendement, c'est-à-dire le maximum de soulèvement pour le minimum de traction.
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(l) C'est-à-dire pesant 1 kg 8 par m2 ou surface portante.
 
 Quatrième Point. - L'action A du vent sur un élément de câble incliné d'un angle « sur l'horizon est donnée par la relation :

  
    V la vitesse du vent.
  Cette relation a été établie par l'ingénieur Fiuzi dans ses études de l'action du vent sur les corps cylindriques.
  Le tableau N°2 donne la valeur de l'action du vent sur un élément de 100 m. de câble ayant 5 millimètres de diamètre (le câble est supposé tendu avec assez de force pour être sensiblement rectiligne).


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(1) Ces chiffres montrent que nous aurions pu soulever de terre un homme avec un cerf-volant de 10m2 de surface portante dés que le vent aurait atteint 16 m. Ils font également ressortir l'intérêt qu'il y a à ne pas dépasser des surfaces de 10m2 si l'on veut pouvoir manoeuvrer facilement les cerfs-volants à terre par grand vent.

 
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Recherche de l'altitude maximum atteinte par la nacelle

 Nous supposons que la nacelle et son train remorqueur soit arrivés à bout de course, c'est-à-dire que le train remorqueur et le train sustentateur sont suffisamment voisins pour être considérés comme ne constituant plus qu'un seul train.
  Nous allons effectuer nos recherches en con-sidérant un ensemble de 12 cerfs-volants dans un vent de 10m.
  Le câble principal a 5 millimètres de dia-mètre, le câble secondaire 3 mm.6, l'ensemble

 
 La traction des 12 cerfs-volants de 10m2 par vent de 10m. est de 400 kil. Le câble tendu par le train fait un angle de 62° environ avec l'horizon, nous savons, en effet, que le rapport de la traction à sa composante verticale de soulèvement est égal (par vent de 10m) à 29.4/33.4 (troisième point.

  Par la décomposition des forces, nous déter-minons la traction au-dessous de la nacelle, c'est-à-dire au point de brisure. L'action des 110k. de poids de la nacelle réduit cette trac-tion â 300 k. et l'angle d'inclinaison à 50°.
des deux câbles pèse 13k0.5 par 100 mètres.
  La nacelle est chargée de manière à repré-senter un poids total de 110 kilog.
  Détermination de la traction au-dessous de la nacelle
        

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  (1) Nous considérons comme maximum pratique du nombre de cerfs-volants le nombre 10. Nous n'employons même que 8 cerfs-volants en général.
 
 Nous savons, dès maintenant, que le câble part de la nacelle vers la terre en faisant un angle de 50° avec l'horizon.

  2°Tracé des courbes limitant les longueurs égales de câble déroulé.
  Si nous considérons tous les arcs de cercle tangents à la ligne inclinée de 50°au point de suspension, nous obtenons la représentation du câble dans toutes les positions qu'il peut occuper au-dessous de la nacelle.
  Sur tous ces cercles, marquons les points équidistants de 100m, et joignons par des courbes continues les points correspondant à des arcs de même développement. Nous obtenons ainsi les courbes qui marquent les extrémités des longueurs identiques de câble déroulé.

  Détermination de la traction au point bas du câble.
  Nous pouvons, en considérant le câble décomposé en éléments de 100 m., déterminer de proche en proche la valeur et la direction de la traction à l'extrémité inférieure du câble.
  En effet, si nous partons de la traction de 300k. trouvée pour le point haut, comme nous connaissons d'une part, le poids du câble : 13,5 par 100m. et, d'autre part, l'action du vent sur le premier élément de 100m. dirigé suivant la pente de 50°, nous pouvons avoir la valeur et la direction de la traction à l'extrémité inférieure de ce premier élément.
  Partant de cette nouvelle traction, nous

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pouvons déterminer la traction à l'extrémité du second élément de câble et ainsi de suite. Rappelons que l'action du vent doit être con-sidérée comme normale à l'élément et que sa valeur nous est donnée par la formule indiquée au 4° point (ou encore par le tableau) en
 
il nous a donné les résultats suivants (Tableau n°4).
  On voit que l'altitude croît d'abord assez rapidement jusqu'à 450 mètres de câble puis l'ascension se ralentit et devient insigni-fiante à partir de 900 mètres de câble déroulé
faisant une réduction proportionnelle au dia-mètre du câble considéré.

  Supposons maintenant que nous désirions connaître, par exemple, l'altitude de la na-celle au-dessus du treuil pour 500m. de câble déroulé. Nous savons déterminer de proche en proche la traction à l'extrémité inférieure des 500m. de câble déroulé. D'après les propriétés des arcs de cercle (2e point), la ligne treuil nacelle est bissectrice de l'angle formé par les tractions au point haut et au point bas.
  Traçons donc par le point de suspension de la nacelle, la bissectrice en question, et nous obtiendrons la position du treuil en prenant l'intersection de cette bissectrice avec la courbe limite des longueurs de câble déroulé, égales à 500m.
Nous avons effectué graphiquement ce calcul et
 

RÉSULTATS

 Nous avons effectué le calcul graphique d'après les principes ci-dessus indiqués pour des tractions de 400 kilog., 500 kilog. et 600 kilog., non seulement dans le cas du vent de 10 mètres mais également dans le cas des vents de 15 à 20 mètres.
  Nous donnons ci-après :
  Une figure représentant pour une même traction initiale de 600 kilomètres les altitudes successives de la nacelle lorsque l'on déroule indéfiniment le câble et cela dans le cas des vents de 10 mètres, de 15 mètres et de 20 mètres.
  Il est intéressant de constater le rabatte-ment considérable de la nacelle vers la terre avec l'accroissement de la vitesse de vent.
  Nous pouvons donc tirer de suite cette con-


 
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clusion qui paraissait à priori paradoxale et qui est maintenant évidente : que plus il y a de vent plus il est difficile de s'élever.
  Un tableau établi pour les 3 vitesses de vent de 10, 15 et 20 mètres. Ce tableau fournit les longueurs de câble qu'il faut dérouler pour atteindre des altitudes de plus en plus grandes en développpant des tractions de 400 kilog., de 500 kilo. et de 600 kilog.
   
REMARQUES

 Nous considérons :
  a) Le déroulement comme étant très avan-tageux quand l'altitude atteinte est supérieure ou égale aux 2/3 de la longueur de câble déroulé.
  b) Le déroulement comme étant normal quand l'altitude obtenue est égale à la moitié du câble déroulé.
  c) Le déroulement comme étant inutile quand
    
l'altitude est inférieure à la 1/2 longueur de câble déroulé.

 

CONCLUSIONS

Le maximum d'altitude : 550 mètres, n'est atteint que pour 1.350 mètres de câble déroulé.
   - Par vent de 15 mètres.
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 470 mètres de câble déroulé: altitude : 300 mètres il est normal jusqu'à 690 mètres de câble déroulé: altitude 400 mètres il est inutile au-delà.
  Il résulte de l'examen du tableau :

  1°) Qu'en développant une traction de 400 kilogram.
   - Par vent de 10 mètres :
  le déroulement est avantageux jusqu'à 445 mètres de câble déroulé. Altitude = 300 mètres, il est normal, jusqu'à 900 mètres de câble déroulé: altitude = 500 mètres il est inutile au-delà.
  Le maximum atteint est 450 mètres avec 1100 mètres de câble déroulé.

   - Par vent de 20 mètres :
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 520 mètres de câble déroulé, altitude : 300 mètres il est inutile au-delà. Le maximum d'altitude est 345 mètres avec 850 mètres de câble déroulé.

  2°) Qu'en produisant une traction de 500 kil.   - Par vent de 10 m. :
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 885 m. altitude atteinte : 600 m.; Il est normal jusqu'à 1.400 m. altitude : 800 m. ; I1 est inutile au-delà. Le maximum d'altitude, 850 m., n'est atteint que pour 2.000 m, de câble.

   - Par vent de 15 m. :
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 1.145 m. altitude atteinte : 500 m.; I1 est normal jusqu'à 1.145 m. de câble pour 650 m. d'altitude; Il est inutile au-delà.
  Le maximum d'altitude, 700 m., est atteint avec 1620 m. de câble.

  - Par vent de 20 m. :
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 505 m. de câble pour 350 m. d'altitude; Il est normal jusqu'à 875 m. de câble pour 500 m. d'altitude; Il est inutile au-delà.
  Le maximum d'altitude, 550 m., est atteint avec 1290 m. de câble.

  3°) Qu'en produisant une traction de 600 kil
 
- Par vent de 10 m. :
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 1230 m. de câble pour 900 m. d'altitude; I1 est normal jusqu'à 2.000 m, de câble pour 1.100 m. d'altitude; II est inutile au-delà.
  Le maximum d'altitude 1.122 m. est atteint avec 2.500 m. de câble.


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LE CERF-VOLANT
     
 - Par vent de 15 m. :
Le déroulement est avantageux jusqu'à 1.115 m. de câble pour 750 m, d'altitude. I1 est normal jusqu'à 1.625 m. de câble pour 900 m. d'altitude; I1 est inutile au-delà.
  Le maximum d'altitude 922 m. est atteint avec 2.080 m. de câble.

  - Par vent de 20 m. :
  Le déroulement est avantageux jusqu'à 820 m. de câble pour 550 m. d'altitude; II est normal jusqu'à 1.325 m. de câble pour 700 m. d'altitude ; I1 est inutile au-delà.
  Le maximum d'altitude 712 ni. est atteint pour 1.390 m. de câble.


CONCLUSIONS GÉNÉRALES
pour un vent inférieur à 20 m.


 Pour élever un homme à 300 m. d'altitude il suffit de développer une traction de 400 kil. et une longueur de câble de 500 m. est suffi-sante.
  Pour élever un homme à 500 m. d'altitude, il faut développer une traction d'au moins 500 kil. et le câble devra avoir 850 m, de longueur environ.
  Pour élever un homme à 700 m. d'altitude, il faut développer une traction de 600 kil. et une longueur de câble de 1.300 m. environ.
  C'est l'altitude de 700 m, que nous admettons comme étant le maximum pratique qu'il convient de ne pas dépasser.
  Vouloir aller plus haut c'est vouloir créer un matériel d'une puissance et d'un encombre-ment hors de proportion avec le but à atteindre.
  La hauteur de 700 m. d'altitude pour un poste d'observation répond d'ailleurs à toutes les nécessités de la guerre.

  Dans quelles conditions peut-on atteindre cette altitude?

  Par vent de 10 m, il faudrait 15 cerfs-volants de 10 m. pour produire les 500 kil. de traction nécessaire. Il convient à notre avis de renoncer pratiquement à atteindre 700 m. par vent de 10 m. Les trains de 10 cerfs-volants constituent déjà un matériel encombrant, employer des appareils en plus grand nombre c'est condamner l'emploi pratique des cerfs-volants montés.

  Par vent de 15 m. 8 cerfs-volants créent l'effort de 600 kil. qui permet d'atteindre l'altitude considérée.

  Par vent de 20 m. 5 cerfs-volants suffisent.
  Donc par vent de 10 m., tenons-nous à l'alti-tude de 300 m. et ne cherchons à atteindre l'altitude de 700 m. que lorsque le vent dépasse 13 m.

 

NOTE ANNEXE

 Ayant atteint avec nos appareils 600 m. d'altitude (nacelle lestée de 86 kil. train de 6 cerfs-volants, traction 500 kil.) nous con-naissons les difficultés que l'on rencontre lorsque l'on recherche les grandes altitudes et que l'on fait appel aux grands efforts de traction.
  Il y a un grand pas à franchir pour passer du matériel qui permet 300 m. d'altitude à celui qui conduit à 600 m. C'est donc bien en connaissance de cause que nous avons conseillé au commandant Dollfus, lors de l'organisation de son prix, de limiter à cette hauteur les conditions du concours. Le matériel de notre camarade Madiot, construit uniquement en vue dudit concours, permettra, lorsque l'on voudra, d'atteindre cette altitude, le vent restant bien entendu inférieur à 12 m., mais il ne permettra pas de la dépasser sans modification de divers organes essentiels.
  N'ayant pas en vue le même objectif, (puis-qu'en temps que collaborateur du commandant Dollfus et membre du jury nous ne pouvions songer à concourir pour ce prix), nous avons cherché à créer un matériel plus puissant.
  Nous développerons prochainement les con-ditions d'établissement d'un tel matériel et nous montrerons que le simple désir d'attein-dre une altitude un peu élevée conduit à la création de dispositifs et d'organes particu-liers : cerfs-volants renforcés. dispositifs d'attelage, câbles de haute résistance, trolleys et enfin treuils à toueurs.

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Détermination
     du centre de poussée


  Définition : Le centre de poussée est en général un point non matérialisé; c'est en
  
effet le point de rencontre de la ligne d'action de la poussée résultante avec le cerf-


 
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volant. Or sauf dans les cerfs-volants plans et dans les cerfs-volants biceliulaires à cellule avant très développée cette ligne ne rencontre que le vide puisqu'elle passe en général dans l'espace compris entre la cellule avant et la cellule arrière.
  Nous appellerons « centre de poussée » le point de rencontre de la ligne suivant laquelle agit la « poussée » avec un plan parallèle aux surfaces portantes, passant par le centre de gravité de l'appareil.
  Déplacement du centre de poussée. - Le centre de poussée n'est pas un point fixe, si le cerf-volant est debout face au vent le centre de poussée coïncide avec le centre de figure des surfaces portantes (en général ce point est confondu avec le centre de gravité). Dès que le cerf-volant se couche sur le vent le centre de poussée se porte vers l'avant et dans un cerf-volant dont toutes les surfaces portantes auraient même largeur, le centre de poussée se serait déplacé d'une quantité égale à la demi largeur des surfaces lorsque le cerf-volant, serait devenu horizontal c'est à dire se serait entièrement couché sur le vent.

Détermination expérimentale
de la position du centre de poussée.

 Nous supposons connue la position du centre de gravité.
  Nous rappelons que pour déterminer ce point particulier il suffit de suspendre le cerf-volant successivement par deux de ses points et de relever les points de rencontre des pro-longements des cordes de suspension dans chacune des positions de l'appareil suspendu.
  Ceci étant posé lançons le cerf-volant par vent régulier, le cerf-volant étant aussi près de terre que possible (10 à 20 m). Mesurons la traction de la bride de retenue ainsi que

  

l'angle du câble avec l'horizon. Soit OA cette traction en grandeur et direction.
  Les seules forces qui agissent sur le cerf-volant sont la poussée de l'air (dirigée vers le haut) le poids (dirigé vers le bas) et la traction dirigée suivant le câble de haut en bas.
  La traction vient d'être déterminée c'est OA, le poids P du cerf-volant est connu, donc la

 
poussée de l'air qui peut être considérée com-me la résultante des deux autres forces, s'ob-
   

tient en appliquant les procédés connus des composition des forces.
  Cette poussée est OB.
Supposons maintenant que l'on sache déterminer l'inclinaison i du cerf-volant. Représentons l'appareil à une échelle déterminée formant avec l'horizon l'angle i en question. Dessinons également la bride, le câble dirigé suivant OA, le centre de gravité g et le plan parallèle aux surfaces portantes passant par g.

  Prolongeons OA jusqu'à sa rencontre avec la
    

verticale passant par g. Soit K ce point de rencontre. La poussée passe par K puisque l'équilibre étant assuré, les 3 forces. Poids - Poussée - Traction passent par le même point.
  La ligne KB parallèle à OB représente la ligne d'action de la poussée et son point de rencontre I avec le plan parallèle aux surfaces portantes menées par g est le point cherché. Toute la difficulté du problème consiste donc à connaître l'angle d'inclinaison i du cerf-volant.
  Pour l'obtenir on peut adopter le dispositif proposé par M. L. Picaret. (Voir C. V. anémo mètre fig. 2. Journal le Cerf-Volant n° 18.)

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LE CERF-VOLANT
     
  Nous avons dans nos expériences adopté un autre dispositif. Nous constituons le brin avant de la bride par un bambou se prolongeant au delà du sommet de la bride.
  A l'extrémité de ce bambou nous fixons une corde graduée par des noeuds régulièrement

  

espacés. La corde passait d'autre part dans un anneau (cosse) de renvoi fixé au câble et était tendue par un léger poids.
  II suffisait de compter soit à l'oeil nu, soit au moyen d'une lunette d'approche le nombre de noeuds compris entre l'extrémité du bambou et la cosse pour connaître la longueur LR c'est-à-dire la valeur de l'angle « puisque les longueurs OL et OR sont connues une fois pour toutes.
  L'angle β que fait la direction OL (câble) avec l'horizon étant connue d'autre part et l'angle OPD = ω étant un angle fixe de 2 lignes OP et OD du cerf-volant. On a l'angle d'incli-naison i=180°-(α + β + ω).

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Note sur les angles
      et les efforts de traction.

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 Nous donnons ci-dessous quelques rensei-gnements utiles tirés de nos expériences de Boulogne-sur-Mer. Le cerf-volant ayant servi aux mesures est un cellulaire à ailes type «Saconney» de 10 mètres carrés de surface portante.
  Tout d'abord nous indiquons sous forme de tableau les angles sous lesquels plane un cerf-volant parfaitement bridé ainsi que les angles sous lesquels il tend son câble lorsque le vent augmente de vitesse de 8 mètres à 20 mètres.
  Bien entendu les angles du câble sont sup-posés mesurés à quelques mètres en dessous du point d'attache du cerf-volant comme l'indique la figure.

 

 
  Nous attirons l'attention sur la faible variation de l'angle d'attaque ou de planement lorsque le vent passe de 12 à 20 mètres. La variation est à peine de un degré et demi.
  Nous donnons ensuite les tractions du câble ainsi que les efforts de soulèvement correspon-
    
pondant aux diverses vitesses du vent. (Voir tableau n° 00 page 00).
  Les brides sont établies pour le rendement maximum. La densité du cerf-volant est prise égale à 1.
  Il est intéressant de constater que les effets suivent sensiblement la loi du carré de l'accroissement de la vitesse du vent. Ainsi si le vent double les efforts quadruplent.

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Moyen simple de connaître
             la vitesse du vent

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 Le meilleur anémomètre c'est le cerf-volant lui-même.
  L'expérience nous a montré que les tractions du câble d'un cerf-volant bien établi et bien


 
LE CERF-VOLANT
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bridé augmentaient comme le carré des vitesses du vent. Ainsi, si avec 10 mètres de vent le câble était tendu par un effort de traction de 33 kilogrammes, avec un vent double, de 20 mètres, l'effort devenait quadruple c'est-à-dire égal à 132 kilogrammes. Avec un bon cerf-volant de densité égale à 1, bridé pour donner le meilleur angle de câble (environ 60°) on peut admettre une traction de 3kg3 par mètre carré de surface portante pour un vent de 10 mètres.
  Si ce résultat est atteint, on a le tableau suivant qui fournit la vitesse du vent en fonction des tractions lues au dynamomètre.

     

  Il arrive fréquemment avec des câbles d'acier que l'on ne peut pas fixer le dynamométre sans dérouler tout le câble. On peut alors remplacer les mesures de traction par des mesures d'effort de soulèvement. I1 suffit de suspendre un plateau au câble et de le charger jusqu'à

   
rendre horizontale la portion de câble comprise entre le treuil et le plateau.
 
  On a alors les relations suivantes entre les vitesses du vent et les charges du plateau (effort de soulèvement).
   
Il suffit donc d'évaluer l'effort de soulèvement du cerf-volant pour connaître ins-tantanément la vitesse du vent.
  Bien entendu les valeurs inscrites corres-pondent à des longueurs très faibles de câble déroulé 50 à 100 mètres environ.
                                 J.-Th. Saconney,
                           Capitaine du génie (Aérostiers)

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La Publicité aérienne
par le cerf-volant distributeur de Prospectus

 Dans le numéro 18 du Cerf-Volant il est beaucoup parlé de la publicité aérienne par le cerf-volant distributeur.
  J'ai trouvé un système très simple et très peu coûteux à construire. Sa principale qualité
 
est que, contrairement aux appareils à amadou enflammé, il permet de lâcher les prospectus à l'endroit précis désiré par l'opérateur.


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LE CERF-VOLANT
     
  Ce système que j'ai conçu et expérimenté il y a quelque temps m'a donné entière satisfaction : il se compose d'une planchette P de 0m,80 de longueur sur 0m.06 de large et 0m,005 d'épaisseur avant de laquelle est fixé un postillon P' de un mètre d'envergure.

    

Vers le milieu de la planchette deux tiges en bois carré de 0m,01 et de 0m,30 de longueur sont fixées a 0m,10 de distance l'une de l'autre et retenues entre elles vers le milieu par un léger ressort à boudin R. Vers le bas de la tige V une ficelle est attachée à l'aide d'un fil de fer muni d'un oeillet F. Cette ficelle passe dans le trou T et dans un arc v qui sert à la maintenir le long de la planche; de là, elle va dans la main du cerf-volantiste.
 
  Pour faire fonctionner l'appareil, on écarte les deux tiges Y et V, qui se resserrent sous l'action du ressort; on y place un paquet de prospectus - 100 ou 150, suivant leur épaisseur - et on laisse grimper le postillon sur le câble à l'aide de ses poulies. Quant il le juge à hauteur convenable, l'opérateur tire un coup sec sur la corde, la tige V s'écarte et le paquet tombe en s'éparpillant. Alors il n'a plus qu'à tirer la corde et ramener le postillon à lui pour recommencer l'opération (fig. 2).
                                           HENRI BON.

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La construction
       des petites Montgolfières

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 Supposons maintenant que OA' soit égal à πD/2n ou à une demi-largeur de fuseau. 0B' sera n/2 fois plus petit que la longueur du fuseau ainsi

 
que 0D' mais C'D' s'obtiendra en vraie grandeur sur le graphique.
D'où la règle très simple pour construire un fuseau :
  D étant donné et n choisi, on a de suite :
 
  Nous voyons pratiquement qu'on peut se dispenser de connaître les valeurs exactes des perpendiculaires.
  Il suffit de mesurer sur la courbe A'C'B (fig. 2), construite une fois pour toutes avec OA'=1 les longueurs des perpendiculaires et de multiplier par πD/2n. Nous avons fait p = 8, mais nous pourrions diviser OB' en un nombre quelconque de parties égales (12 ou 16 par exemple) et les perpendiculaires correspon-dantes se mesureraient sur le graphique.
  Toutefois un graphique n'est pas indispen-sable; on peut en effet utiliser une table de cosinus et calculer immédiatement les lon-gueurs des perpendiculaires.
  On peut enfin (et c'est la plus simple des méthodes à employer pour les petites montgol-
 
fières en papier) tracer directement sur papier les perpendiculaires sans s'occuper de leurs valeurs.

 
LE CERF-VOLANT
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 Etant donné le rectangle AOBJ (fig. 1) on décrit un quart de circonférence avec AO pour rayon. On divise OB et l'arc AK en n/2 parties égales. De chaque point de division de l'arc, on abaisse une perpendiculaire sur OI et on reporte chaque perpendiculaire à son point correspondant du fuseau, ainsi la longueur EF se reportera en CD.

  II nous faut dire maintenant comment vont être assemblés ces n fuseaux que nous avons tracés, puis découpés. Pour les coller, il faut les disposer côte à côte et très régulièrement (fig.3) en les espaçant de la surlargeur l réservée (1cm environ). Nous avons donc une largeur n X l que l'on recouvre rapidement d'une légère couche de colle, puis sans perdre de temps, il faut rabattre comme l'indiquent les parties hachuriées de la figure la surlargeur d'un fuseau sur le fuseau précédent.
 
  Un fuseau sur deux se trouve ainsi collé à son voisin, ou tous les fuseaux pairs par exemple collés aux numéros impairs. Si, (n étant pair) on séparait à ce moment les fu¬ seaux on aurait donc n/2 couples de fuseaux.
  Retournons tout l'ensemble sens dessus-dessous, mais sans déplacer les fuseaux les uns par rapport aux autres, l'autre face (celle qui est en-dessous sur la figure) se présente abso-lument de la même façon. On colle à nouveau les fuseaux pairs et les fuseaux impairs et on ne peut plus séparer les fuseaux qui forment un tout et sont collés en accordéon.

  Il suffit pour terminer la montgolfière de coller les fuseaux extrêmes le 1er et le 9me.
  La fermeture à la partie supérieure présente de légères difficultés que seule la pratique permet de résoudre. A la partie inférieure, on dispose un petit cercle en fil de fer qui assure à l'ouverture sa forme circulaire et facilite le gonflement.
  Naturellement, certains tours de mains sont nécessaires pour construire correctement une montgolfière et bien réussir le collage, aussi conseillons-nous aux amateurs, avant d'entre-prendre la construction d'une montgolfière de 1.5m à 2m de diamètre de s'exercer sur un petit modèle de 0.50m de diamètre environ.

                                             G. CAMUS.



  P.S.:La société « La Montgolfière » (siège social, 9 rue Saint-Augustin, Paris) organisera très prochainement un concours de construction de mon golfières en papier qui sera ouvert à tous les amateurs.
  Ce concours dont nous publierons le pro-gramme dans notre prochain numéro sera doté d'importants prix en espèces.
  Nous ne doutons pas que nos lecteurs profi-
 

teront de ces avantages, aussi les engageons-nous dès maintemant à s'exercer à la cons-truction de petite modèles pour être à même de construire le mois prochain la montgolfière du concours.
La Société « La Montgolfière » enverra à toute personne en faisant la demande un fuseau-type pour un modèle de 1 mètre de diamètre.

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Correspondance

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La Rédaction du Cerf-Volant n'est pas responsable des opinions émises par ses correspondants. Aucune communication ne sera insérée si elle n'est accompagnée du nom et de l'adresse de son auteur.
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  Nouveau train de cerfs-volants
. - Un de vos fidèles lecteurs a l'honneur de vous présenter la solution qu'il espère réaliser sous peu. pour effectuer des ascensions en cerfs-volants. Les cerfs-volants employés sont du type "Hargrave", leur surface est de 4.5m2 et leur densité 0,8.
  Le pilote muni d'ailerons triangulaires a une densité de 0,7.
  La particularité de mon système réside dans la retenue du cerf-volant qui se fait par deux brins latéraux résistant chacun à 50 kilos.
  Le pilote est lancé avec 125 mètres de cordeau, le premier cerf-volant d'attelage avec 100 mètres et les neuf autres placés en dessous de ce dernier à intervalles égaux de 5 mètres.
  Deux faisceaux de 11 cordeaux formés une fois pour toutes (résistant chacun à 550 kilos) et d'un maniement très facile transmettent la traction des cerfs-volants aux extrémités d'une barre d'attelage de 1m.20 de longueur.
  Toutes les tractions sont indépendantes, ce qui est excellent, je pense, au point de vue de la sécurité. De plus la retenue à 2 brins permet d'avoir les arêtes d'attaque des plans sustentateurs parfaitement horizontales même avec des cerfs-volants mal équilibrés. J'ai même exagéré ce défaut et lancé le même cerf-volant successivement avec 9 et avec 2 brins de retenue. Les résultats obtenus dans les deux cas ne sont pas comparables.
  La nacelle est suspendue à la barre qui est retenue par un câble résistant à 800 kilos. L'accouplement des cerfs-volants se fait latéralement et de la façon la plus aisée sans aucune crainte de couper les étoffes. Des essais effectués dans le courant de janvier avec un train de quatre cerfs-volants me donnent bon espoir et m'ont entièrement satisfait au point de vue de la stabilité et de la facilité des manoeuvres.
  Lorsque le vent n'est pas très régulier près de terre je possède une stabilité parfaite en


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LE CERF-VOLANT
     
écartant les deux faisceaux de retenue avant de les fixer à la barre par des bobines clavetées. Mêmes manoeuvres pour les atterrissages, qui, généralement sont délicats et que j'ai toujours effectués sans casse et avec une grande douceur, même dans des remous assez violents.
  Je veux construire tout le matériel moi-même, afin de le connaître parfaitement ; tout complet, il pèsera environ 80 kilogrammes, y compris le treuil et la nacelle Tout est démontable et aucune pièce n'excède le poids de 15 kilogrammes. L'ensemble est très facilement transportable par quelques personnes et se monte en quelques minutes.
                                J.-B. Ribble (Le Creusot)
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  Les Cerfs-Volants à cellules décentrées et les Mono-Cellulaires. - Dans le n°15 du Cerf-Volant, M. Marc Pujo donnait la description d'un appareil à cellules décentrées réalisant l'utilisation complète de deux cellules. L'appareil de M. Marc Pujo me parait être le fruit d'expériences nombreuses et d'études ap-profondies; mais que les partisans des mono-cellulaires, cloisonnés ou non soient des rétrogrades je trouve que l'attaque est un peu hardie car ces appareils sont doués de réelles qualités.
  M. Marc Pujo se plaint de l'équilibrage des mono-cellulaires. J'en ai construit quatorze à l'heure actuelle, onze petits de 0m.90 et trois de 4m.60 dont un type simple à ailerons, un à tête et à queue et un à dièdre gauchissable muni d'un plan directeur; tous n'ont été bridés qu'une seule fois, sans tâtonnements et le résultat à toujours été équivalent; au premier départ l'appareil s'élevait gracieusement et d'un léger coup d'aile escaladait les nues. Mon grand mono forme hirondelle ne fut terminé que la veille du concours d'Etampes à 9 heures du soir. Il fut bridé sur le terrain qu'éclairait un beau rayon de lune et à 9h.1/2 il prenait le départ. A 50 mètres, la lueur blafarde de l'astre des nuits se jouait sur ses ailes bleu d'azur. Le vent assez violent augmenta et à 200 mètres le dynamomètre accusa 43 kilogrammes de traction; craignant pour mon fil de ramie je ramenai non sans quelques efforts l'appareil à terre. Le lendemain, au concours, le manque de vent empêcha mon mono de montrer ses qualités. Dernièrement, il a volé 5 heures de suite par des vents variant de 7 à 18 mètres à la seconde et jamais sa stabilité n'a été précaire un seul instant.
  Cet appareil est la copie exacte du lauréat du meeting de Saint-Omer (6 août 1910) gagnant des prix d'altitude; poids enlevé ; facilité de départ; stabilité et angle.
  M. Pujo dans son dernier article, a dévié un peu de la question en ne prenant pour type des monocellulaires que l'appareil décrit par M. Roch Donzella dans le no 16 de cette revue, appareil qui soit dit sans aucun but de réclame n'est pas à dédaigner.
  Remarquez bien que je ne critique pas le cerf-volant de M. Marc Pujo loin de là, j'approuve son système et je crois que dans cet ordre d'idées il y a quelque chose à faire et au premier moment de liberté je vais en
 
construire un; mais ne connaissant qu'impar-faitement la langue anglaise je ne peux puiser dans les revues de ce pays des renseignements qui peuvent être très utiles. Si le mono-cellulaire est un recul vers l'ancienne cellule Japonaise (ce qui est très possible) il n'en est pas moins vrai que munie d'ailerons cette cellule devient un appareil digne de figurer aux concours de cerfs-volants du xxe siècle. On peut du reste reprendre un appareil déjà ancien l'étudier et le perfectionner et avoir un cerf-volant doué de grandes qualités. Voyez la rénovation de la Montgolfière vieille de 134 ans, abandonnée pour le ballon libre et l'aéroplane et remise en honneur l'air dernier. Et pourtant les partisans de la Montgolfière ne sont pas des rétrogrades puisqu'ils associent à un engin ancien les perfectionnements modernes.
  Le cerf-volant à cellules décentrées est un progrès et le monocellulaire à ailes ou à ailerons en est un autre. Honneur aux chercheurs qui loin de copier servilement les modèles vieillis y apportent des perfec-tionnements.
  Loin de moi la pensée de vouloir détourner M. Marc Pujo du chemin qu'il suit, je voulais seulement lui faire remarquer que les qualités des monocellulaires sont nombreuses et que les adeptes de ce genre d'appareils suivent seulement une voie opposée à la sienne. Mais dans les deux partis tous les efforts ne convergent que vers un seul but le : Progrès.

                          ANDRÉ BONNEAU (Janville),
                    De la Ligue Française du Cerf-Volant.


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  Pour exécuter des ascensions. - J'ai formé, de concert avec un de mes amis, le projet de construire un train de cerfs-volants monté, mais comme nous sommes encore novices dans le sport cerf-volantiste, vu que nous n'avons jusqu'ici employé que des cerfs-volants plans avec queue, nous vous serions très reconnais-sants de nous indiquer le modèle et où trouver le détail de la construction de l'appareil qui à votre avis est le plus stable et le plus robuste.
  la qualité de bois employé dans des construc-tions de ce genre ; les cordes et amarres, etc.
  La toile caoutchoutée n'est-elle pas préférable, et où se la procurer à bon compte ? Nos ressources ne sont pas en effet bien grandes, mais nous ne manquons pas d'espoir.
  Nous espérons recevoir bientôt une réponse utile à nos projets, car tous les modèles out dû être employés et étudiés par les lecteurs du Cerf-Volant.
                              RAYMOND DITTÉ (CETTE).




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32, rue Madame, PARIS (VI)

LE CERF-VOLANT
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ASSOCIATION POUR L'ENCOURAGEMENT AUX ETUDES EXPERIMENTALES
DES CERFS-VOLANTS

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Siège Social : 32 rue Madame, Paris (VI°)- (Téléphone 744.85)
Parc d'Expériences : Issy-les-Moulineaux
Lieu de réunion : 10 place de la Basitlle, Paris (XI°)

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CONVOCATIONS

   Mardi 7 mars : Réunion générale.
   Mardi 14 Mars : Commission technique.
   Jeudi 16 Mars : Réunion du Bureau.
   Mardi 22 Mars : Réunion générale.
   Dimanche 26 Mars : Concours de printemps.
   Mardi 28 Mars : Commission technique.
   Jeudi 30 Mars : Réunion du bureau.
   Mardi 4 Avril : Réunion générale.

  Les réunions, cours et conférences de la Ligue Française du Cerf-Volant ont lieu, Salle du Tambour, 10, Place de la Bastille à 8h.1/2 du soir.

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Concours de printemps

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REGLEMENT

 ARTICLE PREMIER. - Un concours de cerfs-volants est organisé par les soins de la Ligue Française du Cerf-Volant. Il aura lieu le di¬manche 26 mars 1911, sur le terrain de manoeu¬vres d'Issy-les-Moulineaux.
 
  ART. 2. - Le concours est ouvert à tous les amateurs de cerfs-volants et le droit d'enga-gement est fixé à 2 francs par cerf-volant ou train de cerfs-volants.
  L'engagement est absolument gratuit pour les membres de la Ligue Française du Cerf-Volant et de ses sociétés affiliées.
  Les concurrents, membres des sections affi-liées, devront s'assurer que l'Association dont ils font partie a bien réglé ses droits d'affi-liation, avant d'envoyer leurs engagements.

  ART. 3. - Les engagements devront être adressés au Siège Social : 32, rue Madame, à Paris, et s'il y a lieu, accompagnés du mon-tant. Ils devront parvenir au siège, au plus tard, le vendredi 24 mars.
 
 Tous les concurrents devront joindre à leur feuille d'engagement une déclaration de sur-faces des appareils, déclaration datée et signée par le concurrent.

  ART. 4. - Chaque concurrent pourra présenter plusieurs appareils à condition que tous ses cerfs-volants fonctionnent en même temps et constituent un seul groupe.

  ART. 5. - Les cerfs-volants commerciaux sont rigoureusement exclus du concours.

  ART. 6. - Un prix de 25 francs en espèces sera offert par la société, au concurrent vain-queur. Une médaille d'argent et une plaquette de bronze seront respectivement attribuées aux concurrents classés deuxième et troisième.

  ART. 7. - Les récompenses seront attribuées dans l'ordre aux concurrents qui satisferont aux conditions du concours, soit :
  Elever à 100 mètres de hauteur un poids minimum de 1 kilog. par Mq. de surface portante, à l'aide d'un système quelconque : cerfs-volants uniques ou trains de cerfs-volants.
  Le poids enlevé devra être supérieur à 5 kilogs. Il ne sera tenu compte de l'angle qu'au cas ou plusieurs concurrents seraient classés ex-aequo.

  ART. 8. - La hauteur sera contrôlée par une cordelette attachée au poids soulevé, corde-lette mesurant 100 mètres et tombant verticalement. La surface portante sera basée sur la projection horizontale des surfaces.

  ART. 9. - Les commissaires sportifs apprécieront le maximum de poids soulevé par rapport à la surface portante, soit P/S.

  ART. 10. - Le concours commencera à deux heures très précises et le contrôle sera assuré de 3h.1/2 à 4 heures. En cas de pluie ou d'ab-sence de vent, l'épreuve sera remise au dimanche suivant.

 
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 ART. 11. - L'homologation des résultats se fera lors de la réunion bi-mensuelle de la L.F.C.V. qui suivra la date du concours.

  ART. 12. - Les organisateurs déclinent toute responsabilité pour les accidents qui pourraient survenir à des concurrents ou à des tiers.
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ASSEMBLEE DU 7 FÉVRIER 1911

 La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la dernière assemblée.
  Il est donné lecture de la proposition de M. Emile Wenz, et devant le grand intérêt que présente ladite proposition la Société l'adopte en principe à l'unanimité.
  Le projet sera étudié plus en détail et la question sera définitivement tranchée à la réu-nion du 7 mars.
  M. Houard présente aux sociétaires le matériel photographique du Capitaine Saconney, matériel qui fut fort admiré.
  La séance est levée à onze heures.

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ASSEMBLÉE DU 21 FÉVRIER 1911

  La séance est ouverte à neuf heures.
  Il est donné lecture du procès-verbal de la précédente assemblée et de la correspondance reçue durant la seconde quinzaine de février.
  Etant donné la prospérité sans cesse crois-sante de la Ligue Française du Cerf-Volant, la remise, que la société loue depuis quelques mois à Issy-les-Moulineaux étant devenue insuffisante l'assemblée décide la construction d'un hangar de 64 mètres carrés, frais qui s'élèveront à 500 francs.
  L'acquisition de ce hangar permettra à la Société l'établissement d'un véritable atelier de construction. Tous les sociétaires auront à leur entière disposition la place et l'outillage nécessaires à la confection de cerfs-volants de toutes tailles.
  Mme Marcet, membre honoraire offre au so-ciétaire de la Ligue Française du Cerf-Volant, qui réussira une expérience de cerf-volant libre, une somme de 25 francs. L'assemblée vote des remerciements sincères à Mme Marcet pour l'intérêt qu'elle porte à la prospérité de la Ligue Française du Cerf-Volant. L'Assem¬blée est levée à 9 heures.

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Matériel de photographie aérienne.

 La Ligue Française du Cerf-Volant rappelle aux intéressés qu'elle possède un matériel complet de photographie aérienne, qui lui a été offert par le Capitaine 5aconney, et qu'elle va l'expérimenter dans quelques semaines au-dessus

 

d'Issy-les-Moulineaux. Le courant électrique nécessaire au déclenchement de l'appareil sera fourni par une magnéto.

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Sociétés affiliées

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 Club Aérostatique de Dunkerque. Section de cerfs-volants. - Les membres de la section construisent actuellement deux trains de cerfs-volants destinés à être montés. L'un est composé de cerfs-volants à corps cellulaire Potter muni de cellules latérales de type sem-blable, l'autre comprend des éléments cellu-laires Hargrave à ailes dièdres. Sitôt en pos-session du câble qui doit leur être livré dans quelques semaines, les membres du Club Aérostatique de Dunkerque, commenceront les essais de mise au point.

  Drago-Club de Meaux. - Le Drago-Club continue ses expériences avec des cerfs¬volants Saconney de 5 mètres carrés. Les résultats excellents font espérer la réalisation prochaine d'ascensions montées.

  Avia-Club d'Antony. - L'Avia-Club a organisé le 26 février, un concours de cerfs-volants, qui a remporté un grand succès.
  La société va mettre en construction un train de cerfs-volants Hargrave à ailes Saconney.

  Ligue Française du Cerf-Volant. Section de Toulouse. - Les expériences de la section de Toulouse se poursuivent activement sous la direction de M. Marcel Vivent. Les personnes qui désirent y adhérer devront s'adresser à M. Vivent, 9, rue de Solférino, à Toulouse.

  Cerf-Volant Club Orléanais. - Une société vient d'être créée à Orléans. Elle poursuit le même but que la Ligue Française du Cerf-Volant, dont elle est section affiliée. Elle s'efforcera d'accorder de grands avantages à ses membres, organisera des concours et construit un train de cerfs-volants. Adresser les adhésions à M. René Jean, 42 place du Chalelet, à Orléans.

  Aérophile Creusotin. - En date du 7 mars, l'Aérophile Creusotin demande son affiliation à la Ligue Française du Cerf-Volant. Président : M. E. Caille, Ingénieur E. C. P. - Adresser les adhésions à M. Aujas secrétaire de l'A. C., Petite Rue de la Chaise, Le Creusot.

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                                               Le Gérant : DARMAN.
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          Paris. - Imprimerie Levé, rue de Rennes, 71.