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LA PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE PAR CERFS-VOLANTS


La photographie aérienne est à l'ordre du jour, Les clichés très beaux que plusieurs ballonniers et quelques aviateurs ont présentés au public, ont déjà attiré l'intérêt de ce public sur les vues panoramiques aériennes.
Mais il n'était pas possible de répandre cet art ou ce sport par l'aéroplane ou le ballon. Il ne peut s'agir pour ces deux instruments que d'une élite fort restreinte.

Seul, le cerf-volant peut permettre à beaucoup de personnes de prendre ces vues. Il ne nécessite guère d'entretien, et se montre autrement plus docile et moins dangereux que le Ballon qui flotte au gré du vent, ou que l'aéroplane tributaire également de l'atmosphère. Il y a déjà un certain temps que des personnalités comme MM. Batut, Wenz etc., se sont occupées de la question et ont obtenu des clichés de toute beauté. C'était là des exceptions.

Le grand public ignorait jusqu'à ce jour l'intérêt que peut présenter ce mode de photographie. Du reste, même pour la plupart des initiés, la photographie par cerfs-volants était d'une complication qui la rendait peu abordable.

Tout d'abord, on obtient une vue souvent insoupçonnée. En effet, jusqu'à ce jour, les photographes voyaient de leurs yeux la vue qu'ils allaient fixer sur leur plaque, tandis que, par cerfs-volants, ils ne connaissent généralement pas l'aspect de la vue qu'ils vont prendre.

Quant à son utilité, elle est plus qu'évidente. Le propriétaire d'un champ ou d'un terrain aura en plan la vue de son terrain ; le géographe pourra facilement prendre un croquis photographique du terrain qu'il étudie, et quant aux nombreux amateurs de la chambre noire, ils pourront s'adonner à une forme nouvelle de la photographie, qui leur réserve des clichés splendides.

Bien d'autres applications sont réservées à la photographie par cerfs-volants. L'objectif devient, par ce fait, comme un oeil humain qui monte très haut dans l'espace pour observer et voir ce que l'homme est impuissant à regarder au ras de terre.

Grâce à lui, l'explorateur d'une contrée inconnue pourra en une demi-heure reconnaître sa route â plusieurs kilomètres.
Aug. C. Gomes teste
son matériel aéro-photographique
L'Aéro-photo au lancement
   
     
Nous pouvons citer le cas d'un de nos clients, M. de Payer qui, expérimentant notre train photographique, s'est dirigé dans le Tyrol pendant plusieurs jours grâce à une photographie.
photo de droite : L'explorateur M. de Payer expérimentant un train photographique au Tyrol.

Tout aussi rapidement un conducteur d'une armée découvrira les positions ennemies. Quant au reportage par photographie aérienne, il entrera dans une voie nouvelle, en permettant de prendre des vues panoramiques encore inconnues: un défilé, un port, une gare, et tant d'autres groupements dont l'homme jusqu'à ce jour ne pouvait couramment saisir l'étendue.

Enfin, la photographie par cerfs-volants offre un procédé excellent de topographie. Elle réalise, dans les levers de plans, une économie considérable. Aussi, cette question est à l'ordre du jour dans toutes les armées modernes.

   
Vue sur le jardin des graines potagères - Jardin des plantes - Paris
prise le 13 avril 1911 à environ 100m. d'altitude
 
Vue de la plage et ville de Berck
(prise le 11 mars 1911 à environ 250 m d'altitude)
     
Nous nous permettons de faire remarquer que nous sommes les premiers qui aient obtenu des vues de Paris à l'aide de la Photographie par Cerfs -Volants.
AUG. C. GOMES & C°